Pour commencer cette méditation, oubliez tout ce que vous savez, abandonnez toute mémoire.
Ayez l’intention intérieure d’être là, au contact de ce que vous êtes, dans l’instant. Laissez vibrer ce qui va vibrer. Laissez infuser, sans chercher à comprendre, il s’agit simplement d’être libre de toute volonté au cœur de ce que produit la vie dans l’instant. Considérez ceci comme votre première méditation.
Ne faites pas de la méditation un refuge, où vous essayez de vous extraire du monde, de vous extraire de la vie. Vivre, c’est descendre au cœur de ce qui est et participer y pleinement. Donc méditer n’est pas s’extraire du monde, mais au contraire d’en être conscient, s’entraîner à être avec le monde et en particulier, à être au contact du monde intérieur.
Avec la répétition de ce que vous pouvez y découvrir comme détente ou évasion, ou pour faire face à des situations difficiles, la méditation peut vite devenir un refuge, un objet mental. Le mental est un refuge pour la peur de vivre dans la mesure où il crée un monde parallèle où tout est mieux, tout pourrait être mieux, tout devrait être mieux. Où ce qui est bon doit continuer, ce qui est mauvais doit s’arrêter. Voudriez-vous vivre la moitié de votre vie seulement ? Voulez-vous la vérité de ce qui est, ou le mensonge de ce qui pourrait être ?
Observez le mécanisme : quand la réalité ou la vérité est insoutenable ou difficile à vivre et que le mental propose un monde parallèle, vous vous laissez attirer par les pensées : vous vous réfugiez dans le mental. Le mental est une grotte au coeur de laquelle la lumière conscience a disparu, seule règne l’inconscience de ce qui pourrait être, de ce qui devrait être, et au coeur de laquelle ce qui EST n’existe pas. Ce qui pourrait être EST une illusion et vous mène à un bien-être temporaire basé sur cette illusion.
Le mental est un cocon où l’on se retire quand la peur de vivre est là. Mais vous êtes bien vivant, sensible et vous êtes là pour vivre pleinement cette vie dans tous ses aspects agréables et désagréables, favorables et défavorables. Vivez la totalité de ce qui vous arrive, en ce qui est… et pour vivre, il faut oser prendre le risque de souffrir, d’affronter ce qui nous paraît difficile. Prendre le risque de goûter la vie telle qu’elle est. Ne plongez pas dans la facilité. Descendez dans la vie.
Toute situation se présente comme un obstacle, mais aussi comme une opportunité. Faites de la méditation tout d’abord un outil pour vous entraîner à être présent à vous-même et au monde, un outil qui vous permet d’essayer d’abandonner toute volonté personnelle et laissez-vous faire. Faites-en un terrain de jeux, un terrain d’expérimentation et de liberté au coeur duquel vous essayez de ne pas vous réfugier dans les pensées, ni dans le mental. Entraînez-vous à observer et voir tout ce que propose le mental, tout ce qu’il suggère comme hypothèses de ce qui « pourrait être » et autant que possible, ne le suivez pas.
Battez-vous pour rester au coeur de la vie telle qu’elle est. Laissez-vous surprendre, laissez-vous toucher. Abordez véritablement la méditation sans but. Ne faites pas de la méditation un subterfuge pour fuir la vie ou pour retrouver un cocon, car dans ce cas là, c’est encore le mental qui est à l’œuvre. Le mental ne peut pas vous apporter la sécurité définitive. Prenez conscience de ce qui se joue.
Cesar (extrait de méditation guidée)